Facebook - Caisse de résonance de la haine terroriste

Dec 30, 2025

Meta aime se présenter comme un géant responsable, engagé dans la lutte contre la haine en ligne. La réalité, une fois de plus, est beaucoup moins reluisante. Selon une organisation de lutte contre l’antisémitisme, Facebook a hébergé pendant plusieurs jours des contenus faisant l’apologie du terrorisme islamiste, célébrant ouvertement le meurtre de Juifs et glorifiant l’État islamique. Pas dans les recoins obscurs du web, mais bien sur l’une des plateformes les plus puissantes de la planète.

Facebook Backgrounds - PixelsTalkCes publications faisaient notamment référence au massacre de Bondi Beach à Sydney, où quinze personnes ont été assassinées alors qu’elles célébraient Hanouka, le 14 décembre dernier. Deux jours après l’attaque, ces messages étaient toujours accessibles sur Facebook, cumulant likes, partages et commentaires. Autrement dit, non seulement la haine était visible, mais elle prospérait tranquillement sous l’œil passif de la modération de Meta. L’une des publications montrait une vidéo des suites de l’attaque, accompagnée de la formule “Allah est le plus grand” et a recueilli plus d’une centaine de mentions “j’aime”. Une autre affichait la photo d’un des assaillants, assortie d’un message apocalyptique et d’éloges envers un dirigeant de l’État islamique, engrangeant des centaines de réactions positives. Certaines de ces pages étaient même basées en Europe.

Face à ces révélations, la réaction de Meta tient du minimum syndical. L’entreprise a expliqué être en train de supprimer certains contenus, précisant que d’autres avaient déjà été retirés. Une formule devenue tristement classique, qui ressemble davantage à une excuse automatique qu’à une véritable prise de responsabilité. Pour Dave Rich, directeur des politiques du Community Security Trust, la situation est tout simplement alarmante. Il dénonce une incapacité chronique des réseaux sociaux à assurer leurs obligations les plus élémentaires, mettant en danger non seulement les communautés juives, mais l’ensemble de la société. Le CST entend désormais saisir l'Ofcom afin qu’une enquête sérieuse soit menée sur les manquements de Meta.

L'Ofcom reconnaît d’ailleurs disposer d’éléments montrant que des contenus terroristes et des discours de haine illégaux persistent sur certaines des plus grandes plateformes sociales. Ce laxisme est d’autant plus inquiétant qu’il trouve sa place dans un contexte de recrudescence des menaces terroristes visant spécifiquement les Juifs en Occident. Des complots sophistiqués, comme celui récemment déjoué dans le nord-ouest de l’Angleterre, montrent que ces réseaux savent utiliser Facebook non seulement pour diffuser leur propagande, mais aussi pour collecter des informations et préparer des attaques. Meta peut bien multiplier les communiqués ambigus et les fausses promesses, tant que Facebook restera un refuge temporaire pour la propagande terroriste, le discours sur la sécurité et la responsabilité ne sera qu’un écran de fumée. Et un écran de fumée particulièrement dangereux.